Guinée
En détention depuis plusieurs mois pour attroupement illégal sur la voie publique, Oumar Sylla alias Foniké Mangué du Front National pour la Défense de la Constitution ( FNDC), a écopé d'un an de prison, lundi 11 janvier devant le Tribunal de Première instance de Mafanco.
Cette figure du mouvement contre le changement constitutionnel avait entamé une grève de la faim de 14 jours avant que son dossier ne soit programmé, selon son avocat Me Béa. Le parquet guinéen a réclamé lundi un an de prison ferme contre l'activiste Oumar Sylla alias Foniké Mangué l'accusant de s'être rendu coupable de trouble à l'ordre public. Le jugement a été mis en délibéré au 14 janvier.
Le procureur n'a aucune preuve. Il était pratiquement en déphasage avec le dossier. Nous ne lui avons pas fait de cadeau dans nos plaidoiries. C'est un dossier politico-judiciaire vide. C'est simplement fait pour mettre notre client en prison aussi longtemps que possible explique Me Béa, l’un des avocats du Fndc. Il assure son client sera relaxé pour délit non constitué.
Oumar Sylla est un cadre du Front national de défense de la Constitution, collectif qui a mobilisé pendant des mois contre la candidature d'Alpha Condé à un troisième mandat. La contestation, plusieurs fois durement réprimée, a fait des dizaines de morts. Selon Amnesty International et Human Rights Watch, les semaines précédant et suivant la présidentielle du 18 octobre ont vu l'arrestation de centaines de personnes.
En réalité, le 29 septembre 2020, Oumar Sylla était sorti de chez lui pour se rendre à la Cour d’Appel où il avait une audience à la suite à l’appel que le parquet de Dixinn a interjeté. Il faut retenir que depuis le 29 septembre 2020, il était dans le collimateur, il devait être arrêté et mis en prison a rétorqué son avocat à la sortie du Tribunal correctionnel de Mafanco. Pour plusieurs autres sources, Foniké Mangué parcourait à moto Mafanco, pour inciter à participer à une manifestation interdite contre la candidature du président Condé à sa propre succession, ce 29 septembre 2020.
Le fait qu’il soit libéré par le Tribunal de Dixinn, ne faisait pas plaisir à tous. Il était recherché, son domicile était pris d’assaut, il a échappé à trois reprises à des tentatives d’arrestation mais finalement, c’est le jour fatidique du 29 septembre 2020, quand il était à moto lui seul alors qu’il se rendait à la Cour d’Appel qu’il fut interpellé au niveau du pont de Gbessia ajoute-il.
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